Giverny, lieu d’enchantement de Monet…

Ce village est plein de quiétude malgré les nombreux visiteurs. Il respire le souvenir de Monet. La visite de la Maison de Monet avec ses jardins « nymphéas » se complète par une belle promenade dans le village qui continue de respecter ce lieu magique. Les jardins sont plantés de roses anciennes, les restaurants se parent de belles terrasses ombragées et fleuries. On parlerait presque à voix basse pour ne pas heurter cette harmonie où se mélange chaleur, soleil et couleurs. Respecter cette beauté, fermer les yeux pour en garder la vision intérieure… essayer de communier à l’esprit de génie de Monet.

Né à Paris en 1840, le 14 Novembre, Monet dessine vers l’âge de 16-18 ans des caricatures de notables. Eugène Boudin le remarque et l’incite à peindre et à travailler sur le motif. Vers l’âge de 22 ans il fréquente un atelier de peinture – l’atelier de Gleyre – et rencontre alors Renoir, Sisley. Il séjourne avec son ami Bazille près de Barbizon, à Chailly-en-Bière, et ensuite à Honfleur.

Vers 1865, il retourne à Chailly et entreprend « Le déjeuner sur l’herbe » bien accueilli par la critique. Il eut ensuite une période difficile pour la reconnaissance de son travail et le refus du Salon de prendre ses toiles en exposition. Il peint alors avec Renoir à Bougival.

A l’âge de 30 ans, il épouse Camille Doncieux et se réfugie à Londres où il découvre l’œuvre de Turner. Un an plus tard, il quitte l’Angleterre, visite les Pays-Bas et s’établit à Argenteuil. Il installe alors, comme Daubigny, son atelier sur une barque pour mieux observer les effets de la lumière sur l’eau et sillonne la Seine jusqu’à Rouen. « Je ne veux peindre que la beauté de l’air ».

Pendant vingt ans, Monet lutta pour vivre de ses peintures. Manet et Caillebotte lui achetèrent plusieurs tableaux. Lassé de voir ses peintures refusées par le Salon, il créa « la Société anonyme coopérative d’artistes peintres, sculpteurs et graveurs ».

« Impression, soleil levant » exposé chez le photographe Nadar baptise le mouvement.

Camille, son épouse décède en 1879.

Il s’installe à Giverny en 1883 avec sa seconde femme Alice Hoschédé et ses enfants. C’est ici, dans ce lieu légendaire que Monet délaisse le paysage pour quelque chose d’autre qu’il cherche à tâtons.
« Le motif n’est pour moi qu’une chose insignifiante. Ce que je veux reproduire c’est ce qu’il y a entre le motif et moi »
Avec l’aide de jardiniers, il crée un jardin de fleurs dont le déchaînement coloré éblouira les visiteurs. Cette traversée de violence et d’excès le mènera aux Nymphéas. Il fit réaménager le jardin à plusieurs reprises et agrandir avec un bassin et ses nénuphars, le pont japonais surmonté de glycines, les saules pleureurs…

En 1895, il présente une série d’études sur les Nymphéas. 2 ans plus tard, les travaux sont achevés et il peint quelques vues avec le pont japonais.

Il commence en 1900 la première série des Nymphéas, peinture où les formes se fondent en une fusion de la matière et de la couleur : « le plus souvent pour arriver à ce que je ressens, j’oublie les règles les plus élémentaires de la peinture.
On ne fait pas des tableaux avec des doctrines ».

Le salon dans la maison de Monet à Giverny est resté intact, avec le chevalet devant la fenêtre : « j’ai dressé mon chevalet devant cette pièce d’eau qui agrémente mon jardin de fraîcheur ; elle n’a pas deux cent mètres de tour et son image éveillait en vous l’idée de l’infini ».
« Chaque jour, je découvre des choses non vues : j’ajoute et je perds certaines choses. Enfin, je cherche l’impossible »

Alice meurt en 1911, son fils aîné en 1914. Il est alors atteint de cataracte, et malgré tout il décide en 1914, encouragé par Clémenceau, de rassembler ses tableaux de manière à former un immense paysage d’eau, recréant l’étang et ses fleurs. Il fit alors construire dans son jardin, un vaste atelier -devenu un lieu de vente d’objets décoratifs – pouvant contenir d’immenses toiles, montées sur châssis mobiles, auxquelles il travaille toute la journée, allant d’un tableau à l’autre.

« Ces paysages d’eau et de reflets sont devenus une obsession. C’est au-delà de mes forces de vieillard, et je veux cependant arriver à rendre ce que je ressens. J’en ai détruit…J’en recommence… et j’espère que de tant d’efforts sortira quelque chose. »

En 1918, il fait une donation au gouvernement français des Nymphéas.

Monet fut opéré de l’œil droit en 1923 et décède en 1926 à Giverny à l’âge de 86 ans. Il est enterré dans le cimetière de Giverny.

Les Nymphéas sont inaugurés à l’Orangerie des Tuileries le 17 Mai 1927.

J’espère que j’ai réussi modestement à vous faire redécouvrir ce grand peintre impressionniste ou tout du moins, à vous donner l’envie d’en savoir plus !

Mais surtout, n’hésitez pas à vous offrir une ou deux heures de pur ravissement en allant admirer les Nymphéas -installées dans 2 salles – au Musée de l’Orangerie dans le Jardin des Tuileries.

Jeanne Baudu.

2 commentaires pour “Giverny, lieu d’enchantement de Monet…”

  1. Marc le 26/07/2011 à 11:58 Marc

    Bien le bonjour à vous, généralement je me limite à lire les articles et commentaires sans laisser de message. Mais cette fois je souhaitais vous informer que j’ai classé votre site en tête des sites que je recommande sur le nôtre car je suis persuadé que nos lecteurs l’apprécieront également. Cordialement, Marc.

  2. Anne le 30/09/2011 à 11:59 Anne

    Voilà un lieu où j’aurais aimé vivre, plein de douceur, de paix, d’ odeurs, de couleurs, de chants d’oiseaux …
    heureux Monet , qui n’ a pas été ingrat et ns a laissé ses nymphéas, son pont japonais etc …

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