Wij Zijn Hier : Nous aussi, part 4

Octobre 2013, Amsterdam

Eux et les autres.


Tout d’abord pour relever les actions incroyables entreprises par les volontaires. Cette semaine, j’ai pris contact avec Pablo, je savais par Oumar qu’il s’occupait des réseaux sociaux dédiés au groupe. Par lui, j’ai compris qu’ils étaient plusieurs personnes engagées pour toute la communication de Wij Zijn Hier. Face Book, Twitter, Site Web, ils ont bossé non stop et depuis des mois ! Je connais quelques prénoms, Jo, Annelee, Ilona, Matthijs, Marjan.

Ils se retrouvent, discutent de leur stratégie, viennent avec des actions concrètes qu’ils mettent en place avec les réfugiés. Font les comptes rendus de ces réunions. Je suis vraiment impressionnée par tous ces professionnels qui se mettent au service d’autres personnes dans le besoin, sans autre rendez-vous que celui avec soi-même et l’humanité. La communication, mais aussi toute la nourriture apportée au quotidien par des bénévoles, l’engagement de personnalités plus politiques en charge du côté administratif, les cartons déposés le matin même par de charmantes citoyennes… et ce ne sont que mes premiers échos. Impressionnant.

Pour ma part, j’ai développé aujourd’hui une petite stratégie. La même quantité de vivres pour les 5 groupes, dans un sac que j’ai apporté aux étages. Cela évite l’accumulation de nourriture en bas. Et à Mamadou de se tirer les cheveux, ainsi qu’une gestion plus autonome. Les produits du jour étaient facilement divisibles, lait en poudre, café, conserves.
En arrivant ce matin, le sol venait juste d’être lessivé à grande eau par un jeune Somalien en charge de l’accueil. Toute l’entrée sentait bon, le local à ordures avait aussi été vidé et nettoyé (par le groupe francophone). Sur tous les étages, le grand silence. Des lits vides, d’autres occupés par quelqu’un endormi, une atmosphère glaciale.

Eux et les autres.


Encore une fois, je suis saisie de la différence d’ambiance en arrivant au 2ème étage. Peut-être que c’est grâce à cette table juste devant la cuisine, ces chaises organisées autour qui apportent une agréable convivialité ? Ou tout simplement parce qu’il y a toujours quelqu’un pour vous accueillir et discuter ? Ce matin, c’est Koné. Le pauvre, il n’a pas beaucoup dormi même s’il est toujours aussi souriant. Un groupe pose vraiment problème et cela ne date pas d’hier. Des confrontations ont eu lieu vers 3h du matin, Koné a eu l’intelligence d’aller chercher Oumar et Mustapha qui ont pu apaiser la scène. ‘Les leaders et les femmes ont fui le groupe récemment’ me confie Mustapha, ‘ils ont eu peur’. Il doit prendre sur lui pour ne pas s’énerver, éviter absolument les bagarres, est son leitmotiv.

Oumar est attendu ce matin, il assiste à une réunion importante et me laisse un message pour mes enfants avant de partir : ‘Dis leur bien qu’ils doivent travailler à l’école, comme ça, le travail viendra les chercher.’ Les enfants d’Oumar, eux, s’appellent Asha et Ibrahim, ils ont 13 et 11 ans, habitent en Guinée dans une région sans réception téléphonique.

En sortant, je suis interpellée par cette petite missive adressée au maire d’Amsterdam. Un soutien des réfugiés à l’épreuve médicale qu’il traverse.

Dear Major

Et également par cette invitation accrochée par des bénévoles.

Invitation

Sonia.

2 commentaires pour “Wij Zijn Hier : Nous aussi, part 4”

  1. Jeanne le 16/10/2013 à 19:40 Jeanne

    Merci à TDF et à Sonia de nous faire vivre le quotidien de ces communautés déracinées, vivant ensemble dans un immeuble d’Amsterdam. Le temps que vous passez avec eux est profitable pour eux et pour nous car il nous ouvre les yeux sur des réalités que l’on nous fait survoler dans les journaux télévisés sans jamais approfondir et rencontrer dans leur vie réelle ces “immigrés” comme on dit, terme terrible qui cache la réalité humaine et personnelle de chacun d’eux.
    Que de dignité et de courage de leur part !
    Et pour vous, Sonia, respect pour avoir été touchée par eux et d’y consacrer un peu de votre temps si précieux.

  2. Jo van der Spek le 17/10/2013 à 13:47 Jo van der Spek

    Merci!

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