Lumière sur une Femme de coeur, Jacqueline Bonheur

La vérité sur Jacqueline Bonheur Par Pierre Thivolet, journaliste.

A force de lire, d’entendre, de voir toutes ces histoires de femmes ou d’hommes admirables, de parcours exceptionnels, de personnalités grand âme et grand cœur, vous vous dîtes : « Trop beau pour être vrai ».

Et vous avez bien raison. Et c’est également le cas avec celle dont on m’a demandé de parler : Jacqueline Bonheur.

Une fois n’est pas coutume : Je vais vous dire LA vérité sur la présidente de l’association « Enfants Bonheur ». Je vais vous dire MA vérité. Et tant pis, pour l’exactitude des dates et des références. Vous trouverez en fin de ces quelques lignes, le lien de son association « Enfants Bonheur » avec les articles qui parlent d’elle, de sa vie, de sa personnalité, de son/ses actions.

La vérité, c’est que cette femme est dangereuse.

Il y a d’abord son nom : « Bonheur ».

On se dit : C’est un pseudo, un nom de scène. Vérifications faites, Jacqueline s’appelle bien Bonheur. Vous croyez à la prédestination ? Moi, non. D’ailleurs, Jacqueline n’est pas née avec une cuillère d’argent dans la bouche, avec aucune cuillère d’ailleurs.

Mise en tutelle pour abandon des siens trop jeunes alors,  etc… Je vous entends venir : cela expliquerait tout. Elle voudrait compenser un bonheur familial qu’elle n’a pas connu. Mais Jacqueline Bonheur ne parle jamais d’elle. Cela fût, cela est. Un point c’est tout, et passons à l’action.

Alors on se dit, cette Bonheur-là a fait du malheur des autres son fond de commerce.  Là encore, non : Jacqueline a eu une vie professionnelle, parisienne, stressée, branchée, réussie. Mais l’action humanitaire l’a emporté, la poussant à tout remettre en question, à quitter le confort matériel, pour se tourner vers les autres, vers le bonheur des autres et celui des enfants en particulier.

On se dit que cette Bonheur-là a compensé avec ses actions en faveur des enfants, tous les enfants qu’elle n’a pas pu avoir. Encore faux : je suis incapable de dire combien d’enfants compte la famille Jacqueline Bonheur. Ceux qu’elle a eu avec son mari, aujourd’hui disparu, ceux adoptés, ceux élevés. Je m’y perds, et j’ai même un peu honte d’utiliser les mots et les expressions qui précèdent tant ils sont inappropriés pour décrire le concept de famille, de parents et d’enfants, dans la maison du bonheur, pardon des Bonheurs…

On se dit alors, mais pourquoi aller chercher ailleurs tous ces enfants du malheur ? Mais il faut entendre Jacqueline raconter ces rencontres, elle qui n’est pas POUR l’adoption. Son action, en effet, c’est d’abord aider sur place, donner aux enfants qui sont évidemment l’avenir de tout pays, ces deux armes fondamentales sans lesquelles il est impossible d’espérer un jour construire une vie : une tête pleine et un ventre plein. L’éducation et le pain quotidien.

Et pourtant, Jacqueline était là, et telle chose lui advint.

Comme au moment d’un de ses premiers séjours en Haïti. La veille de son départ, Jacqueline Bonheur croisa dans un hôpital la vies brisés d’un petit garçon et deux petites filles…Ne rien faire, et ils mourraient à coup sûr, très vite. Quant à l’aînée, elle finirait sur le trottoir. Alors que faire ? Rester campée sur ses principes, je n’adopte pas ?  Ou laisser parler son cœur ?  Jacqueline Bonheur dans ces cas-là ne réfléchit même pas, elle laisse parler son cœur et soulève des montagnes, financières, administratives. Ces deux filles et leur frère sont aujourd’hui ses enfants. Rien n’était prévu, si ce n’est la générosité.

Jacqueline Bonheur n’est pas une femme d’affaires. Elle l’a payé d’ailleurs en se faisant salement jeter hors de l’association qu’elle avait créée et présidée pendant des années. Cela ne l’a pas arrêté et elle est repartie avec « Enfants Bonheur », recentré sur Haïti.

En Haïti, pays meurtri, pays martyr, notamment après l’épouvantable tremblement de terre du 12 janvier 2010. Aujourd’hui y travaillent, j’allais écrire, sévissent des centaines d’organisation humanitaire. Beaucoup de millions de dollars, beaucoup de 4X4, de tout-terrains, d’expatriés. Qui est efficace ? Qui ne l’est pas ? Qui aider ? Comment être sûr que son argent va servir ? « Enfants Bonheur » est à l’image de Jacqueline : A taille humaine, mais ancré dans une conviction : Eduquer les enfants, leur donner un repas par jour, c’est, quelque soient les gouvernements, la corruption, la violence, préparer l’avenir d’un pays, préparer l’avenir d’Haïti. Haïti est d’ailleurs une des choses, fortes, que nous avons en commun Jacqueline Bonheur et moi. « Ayiti sé manman libèté. SI’l tonbé , l’al lévé » : « Haïti est mère de la Liberté. Même si elle tombe, elle se relèvera ». Haïti, pays fondamental dans l’histoire des libertés dans le monde, se relèvera par ses enfants, par des écoles et des centres comme ceux d’ « Enfants Bonheur ».

Je ne sais rien d’autre de Jacqueline Bonheur. Son cœur est immense, sa volonté plus forte que le plus fort des tremblements de terre.

C’est pour cela que cette femme est dangereuse: Elle arrive à nous persuader qu‘il aurait de la place dans notre monde souvent désespérant, pour les coups de cœur, la passion, la générosité.

Au fait, si malgré tout ce qui précède, vous êtes quand même intéressés par ce petit bout de femme, et par son association « Enfants Bonheur », je voudrais vous rappeler qu’en Haïti comme ailleurs, les enfants n’étudient pas, ne mangent pas, ne s’habillent pas avec des bons sentiments, mais avec des espèces sonnantes et trébuchantes, et que donc…Allez voir le site de son association : www.enfants-bonheur.org

2 commentaires pour “Lumière sur une Femme de coeur, Jacqueline Bonheur”

  1. GUERIN ANNY le 5/01/2014 à 14:40 GUERIN ANNY

    Jacqueline BONHEUR est une femme extraordinaire au coeur immense et je suis fière de faire partie de son association. Je ne ferai jamais aussi bien qu’elle mais je m’investirai autant que possible pour récolter des fonds, trouver des partenaires, des mécènes afin que perdure son oeuvre.

  2. Roselyne Coquenlorge le 6/04/2014 à 18:09 Roselyne Coquenlorge

    Jacqueline Bonheur s’est laissée touchée par son cœur immense alors que je tombais d’épuisement, seule face à la santé très fragile de ma fille âgée alors de 9 ans (encéphalite épileptique post vaccinale)n’ayant pas d’établissement adapté, et devant aussi travailler.
    Elle nous a aidées et sauvées!
    Je voudrais à mon tour aider les jeunes comme ma fille, épileptique très sévère, en créant une petite structure familiale d’hébergement permanent de peu d’effectifs. Nous avons crée une association avec ses nounous.

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